Décembre 2004 |
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Le 1er décembre 2004 : Le raid est finalement arrivé hier soir à 21 h 30. Pour la première fois depuis le 21 novembre, il faisait mauvais temps et un vent du sud soufflait fort.
Notre activité reste centrée sur la mise en station des télescopes. Cet après-midi nous avons commencé à mettre en station le deuxième télescope, et mis à part quelques problèmes techniques, le travail avance bien.
Ni l'aménagement à l'intérieur de l'igloo, ni l'installation du réseau informatique ne sont encore terminés.
Tout le monde y met du sien pour achever les installations techniques le plus rapidement possible, afin d'être opérationnel dans les plus brefs délais.
La fatigue commence à se faire sentir car depuis notre arrivée nous n'avons pas eu un jour de repos. Il sera bien mérité dès que les télescopes rentreront en mode observation de routine. Le routine, voilà finalement un terme qui nous est étranger en Antarctique.
Le 2 décembre 2004 : Le raid part demain à 6 h du matin. Il nous a fort heureusement ravitaillé en gas-oil ce qui nous a rassuré car qui dit manque de carburant, dit chute de la température intérieure. Ce matin le vent soulève la neige qui, éclairée par la lumière du soleil, donne l'impression d'envelopper la station d'une poussière d'or. Vers 11 h le ciel commence petit à petit à devenir d'un bleu profond, le vent s'est calmé et il y a vraiment une belle luminosité.
Nous poursuivons la mise en station du deuxième télescope, le planning est respecté. J'ai terminé le rangement de nos caisses, sélectionné ce qui sera utilisé dès à présent et remisé à part ce qui servira au cours de l'hivernage. Dans l'igloo, l'ordinateur et le réseau sont prêts à être installés. Nous avons pu observer Vénus avec le premier télescope : à notre grande satisfaction, il tourne sans aucun problème depuis le début des travaux.
Le 3 décembre 2004 : Pour la première fois depuis mon arrivée, j'ai dormi, ou plutôt je suis resté dans mon lit jusqu'à 9 h, car dormir le jour du départ du raid est chose impossible. Comme j'ai mes entrées dans la cuisine, j'ai pu tranquillement prendre mon petit-déj. Comprendre par là que l'on m'a exceptionnellement autorisé à approcher la machine à café et à prendre deux kiwis, une pomme et quelques gâteaux (entre 8h et 10h la salle à manger est strictement interdite d'accès pour cause de ménage).
Après ce fabuleux moment de sérénité, j'ai rejoint dans l'igloo Eric, mon collègue, qui s'était levé tôt pour faire des mesures. Durant toute la journée, j'ai essayé d'installer le réseau sans fil entre l'igloo et la base, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas chose aisée : il reste du travail pour demain. Les informations données par Franck (OVISION) pour résoudre un problème de molette du télescope ont été très utiles, le problème est résolu ! merci Franck.
En conclusion de cette première semaine, on peut faire les constatations suivantes : l'ensemble du matériel n'a pas souffert, les dernières modifications et les adaptations apportées par la société IRI fonctionnent parfaitement et parmi les problèmes en attente d'être résolus, il reste un point important : l'installations des équipements dans l'igloo. L'équipe de la logistique est peu disponible car fort occupée par le raid, ce convoi d'une dizaine de tracteurs puissants qui remorquent des containers montés sur skis (une technologie française). Cette année le raid fait des miracles : un chargement de vivres et de matériel exceptionnel, plus de 150 tonnes, acheminé en un temps record. Aujourd'hui, il est reparti à vide, dans une descente qui va durer 10 jours jusqu'à Cap Prudhomme (Terre Adélie) pour récupérer un autre chargement dont l'arrivée est prévue à Dôme C le 30 décembre.
Cette nuit nous attendons un vol en provenance de Mac Murdo, la base américaine. Une douzaine de personnes vont arriver dans les jours qui viennent pour renforcer l'équipe chargée du montage de Concordia.
Installation des
caméras
sur les deux télescopes
(A noter la présence d'un nuage
au-dessus des tentes (coin bas gauche). Il est 19 h, l'heure du repas)
le 4 décembre 2004 : Beau temps ce matin, une dure journée de labeur s'annonce. Nous travaillons sur les 3 télescopes à la fois. Pas le temps de nous réchauffer. Vers 10 h quelques nuages apparaissent. Après une dernière mise au point du télescope sur la plate-forme, nous avons commencé à faire des mesures de seeing. Tout marche bien. Les résultats ne sont pas aussi spectaculaires que l'an dernier (le vent a changé de direction et les nuages sont de plus en plus présents). Mais la grande réussite de la journée, c'est l'observation des franges sur Canopus. Ce sont les premières franges observées ici, au Dôme C. Nous en sommes heureux.
A présent, un immense nuage blanc a fini par boucher entièrement l'horizon, aussi avons-nous décidé d'aller nous préparer pour la fête qui est organisée ce soir. Il est important, quand le contexte est aussi difficile, de se divertir et de resserrer les liens entre les individus. L'ambiance est au rendez-vous. Vincent, le second cuisinier, abandonne peu à peu son air sérieux, Eric me parle anglais avec l'accent du Commandant Cousteau, pour les chansons le répertoire est italien, français, anglais et certains disent même qu'on aurait vu circuler une bouteille de champagne !! Vers 2 h du matin, nous sommes toujours debout pour accueillir une dizaine de personnes arrivant de Terra Nova.
le 5 décembre 2004 : Nous nous réveillons très tard. Comme chaque dimanche, nous assistons au meeting dans la salle à manger. Au programme : présentation des nouveaux- arrivés qui ont expliqué brièvement leur activité. Par ailleurs, s'ensuit une plus longue discussion sur le problème du recyclage des déchets, qui est ici pris très au sérieux. Il nous faudra faire encore plus attention qu'à l'habitude et veiller, individuellement, à bien séparer les déchets alimentaires des emballages. Un autre problème important évoqué est celui lié à l'utilisation optimale de l'énergie. Le nombre d'habitants de la base a augmenté, il a atteint 53 et, jeudi, nous serons 55 personnes. C'est la capacité d'accueil maximale du site. Il nous faudra donc diminuer, autant que faire se peut, l'emploi des machines, lave-linge, etc... Pour l'économiser, il nous est donc recommandé de baisser le chauffage dans nos chambres le matin et, dans ce même but, le regroupement de différentes expériences scientifiques sur un même lieu est envisagé.
A l'issue de la réunion, j'étais très pressé d'aller relancer les ordinateurs dans l'igloo à environ 800 m de la base et je suis parti sur mon "Skidoo" sans prendre le temps d'enfiler mes chaussures. Malheureusement, la motoneige est tombée en panne et c'est en pantoufles que j'ai terminé le trajet... Sans commentaire !
Ce soir le temps s'est amélioré, le ciel bleu réapparaît. Demain sera une journée chargée et il faut que je dorme pour être en forme.
Le 6 décembre 2004 : La fête est finie, le relatif repos du week-end oublié, ce matin, même si c'est dur, il faut se lever tôt car il y a à faire. Heureusement la température est très douce, à peine -30°C, juste quelques traînées nuageuses sur l'horizon qui vont vite s'estomper.
Avec Eric, nous poursuivons la mise en station des télescopes, nous devons aussi nous préoccuper de quelques "bricoles" sur le Soft.
Dans la matinée, l'équipe de la logistique a pu implanter un quatrième pied en bois sur lequel nous avons placé la nouvelle monture 1200 modifiée par Astrophysics qui servira pour les tests et qui pourra éventuellement être utilisée plus tard comme monture de secours. Nous avons rencontré quelques petits problèmes d'adaptation du chercheur électronique. Il a fallu refaire le filetage des vis de réglage.
Enfin, la mise en station du télescope sur la plate-forme est terminée mais un autre travail nous attend déjà : le rapport des trois semaines qui viennent de s'écouler à préparer pour demain.
Le 7 décembre 2004 : La concurrence est très rude pour obtenir l'aide de la logistique car les nouveaux arrivés sur le site sont aussi de nouveaux demandeurs. Après une négociation de haute lutte, j'ai obtenu qu'un membre de l'équipe vienne achever l'aménagement intérieur de notre igloo. Luigi est un super menuisier, très doué et sympathique. Il parle peu le français, je parle peu l'italien, mais nous nous sommes parfaitement entendus. Nous avons passé ensemble la journée à poser des étagères pour supporter l'électronique, construire deux tables... Il faut reconnaître que la météo se prêtait à merveille pour ce genre de travail car le ciel est resté couvert tout le temps. C'est l'été austral. Dans un espace de 2m x 3m, j'ai démonté tout le câblage et déplacé les ordinateurs d'un côté à l'autre. J'avais l'impression de faire un puzzle, une vraie gymnastique ! Vers 19 h 30, après un grand ménage avec l'aspirateur du chantier Concordia, l'ensemble a été remis en place. Je me sens un peu fatigué.
Le 8 décembre 2004 : Aujourd'hui, seuls quelques nuages troublent un ciel d'un bleu éclatant, et le vent ne souffle pas : une journée très agréable s'annonce. Malheureusement, l'heure n'est point à la bronzette, car nous avons du pain sur la planche. Non, nous ne devons pas casser de la glace pour la cocktail-party de ce soir, ni construire d'igloo pour d'inopportunes parties de cache-cache... Nous devons achever la mise en station d'un autre télescope. La tâche fut certes compliquée mais cette fois-ci effectuée avec davantage d'assurance... et oui, nous commençons à être rodés ! Après quelques heures de travail, le voilà enfin opérationnel. Nous ne nous attarderons pas sur les quelques problèmes de caméra et de driver dus à une coupure électrique, car tout fut réglé sans grand tracas. Une nouvelle journée s'achève, avec un enthousiasme toujours bien présent.
Le 12 décembre 2004 : Journée de repos obligatoire... Même le ciel tout de gris depuis trois jours, nous oblige au farniente ! Une brume épaisse estompe tous les contours, nous sommes enveloppés dans le blanc : white out sur toute la base. Un temps semblable à celui que mes collègues, Eric Aristidi et Eric Fossat ont connu l'an dernier à la même époque, juste après mon départ. Peut-être est-ce une caractéristique du mois de décembre ? J'ai remarqué que sur les photos de groupe qui sont généralement prises pendant cette même période, le ciel était toujours plombé. La photo de cette année ne fait donc pas exception.
J'en ai profité pour aller observer, chez les glaciologues, l'extraction de la plus vieille glace au monde. Bientôt le forage arrivera au plus profond, sur le socle rocheux. En effet, d'après les estimations, il reste encore une quinzaine de mètres à descendre. A raison de 3 m par jour, on devrait, sous peu, assister à une première mondiale. Je suis vraiment heureux d'être témoin d'un tel évènement. Voici une photo du carottage réalisé aujourd'hui par l'équipe d'EPICA. On voit Laurent Augustin entrain de séparer les copeaux de glace résultants du forage, de la carotte proprement dite.
Le 14 décembre 2004 : Le temps ne nous a pas gâté, pourtant les mesures de seeing sont devenues de la routine. Eric Aristidi et moi nous continuons de collaborer au maximum avant son départ qui est prévu le 19. Si tout va bien, Tania Sadibekova, une autre collègue du LUAN, devrait arriver demain au Dôme C. Elle prendra la relève d'Eric et j'ai d'ores et déjà demandé que son séjour soit prolongé pour pouvoir venir à bout de la tâche qui reste à accomplir avant l'hiver.
Je ne vous ai encore rien dit des fabuleux repas que nous prépare le Chef, Jean-Louis avec l'aide de Vincent. Cette année, il ne m'a pas trouvé suffisamment enrobé pour supporter l'hiver polaire, il s'est juré de me faire prendre au moins 5 kg !!
Les menus du Chef du Dôme Concordia
Le 15 décembre 2004 : Journée courte pour moi et longue pour Eric. Nous essayons d'alterner les plages horaires de travail. Quand il m'a vu arriver à moitié endormi dans la salle à manger au moment du déjeuner, il a immédiatement compris que j'avais passé toute la nuit à pied d'oeuvre. Il m'a alors expliqué qu'au cours de la matinée il avait mis au point une amélioration du Soft (il ne veut pas comprendre qu'il faut me laisser quelque chose à faire pendant l'hiver !). Quant à moi, j'ai commencé à préparer le travail pour Tania. Mais, c'est promis, je lui laisserai quelques heures de repos à son arrivée.
Pour l'instant, il nous faut encore terminer l'installation de poteaux entre notre igloo et le mât qui sera équipé de capteurs thermiques afin d'étudier l’effet de la couche superficielle sur les images et son évolution. Ces poteaux supporteront le kilomètre de fibre optique qui servira à contrôler l'instrumentation.
Le 17 décembre 2004 : Vers 4 h du matin, au moment où j'allais me coucher, j'ai pu voir s'envoler un Twin-Otter qui emportait vers Dumont d'Urville un groupe de six personnes parmi lesquelles les australiens qui ont terminé le travail sur AASTINO, une manip installée juste à côté de nous. A mon réveil, aux alentours de midi, j'ai appris que l'avion en provenance de Dumont d'Urville allait atterrir vers 13 h 30.
Effectivement, peu après, arrivée de Tania en compagnie d'un petit groupe, sous un ciel toujours aussi bleu et une température incroyable de -22°C. Elle vient en Antarctique pour la première fois et elle pourra ainsi s'acclimater en douceur. Après un tour rapide de la base, elle a déballé quelques cadeaux qu'elle avait rapportés pour nous et, entre autres, des filtres rouges qui nous permettront d'observer au chaud grâce au chercheur électronique et au moniteur placés dans la cabane. Comme promis, Tania a pu prendre un peu de repos, puis elle s'est aussitôt mise au travail. Elle a été nommée "Chef du mât". Il lui faudra, avant tout, retrouver le matériel dont elle a besoin, puis installer l'électronique du mât, préparer les câbles... Elle sera aussi une aide précieuse pour l'observation avec le DIMM (Differential Image Motion Monitor).
Le 20 décembre 2004 : Cela fait à peu près 24 heures qu’Eric devrait être parti, mais n’oublions pas que nous sommes en Antarctique et que, vu les conditions météorologiques sur Dumont d’Urville, toute tentative de déplacement est pour l’instant annulée. Il devait en principe embarquer sur l’Astrolabe le 21 décembre. Je suis content de le voir encore parmi nous, mais je le sens tendu d’être ainsi désoeuvré. Il n’a même pas le loisir de se promener confortablement dans la base car ses vêtements polaires sont pliés et emballés. Pour information, il n’est pas le seul à subir ce contretemps. Un groupe de 7 autres personnes attend aussi avec impatience une amélioration climatique et rêve de pouvoir passer les fêtes du nouvel an en famille. Mais les bizarreries de la météo ne semblent pas vouloir se calmer, avec des alternances de mauvais temps brumeux, suivi de soleil, puis de neige, au cours de la même journée.
Les habitants italiens de Terra Nova
Bay (1200 km) avec qui nous entretenons d’excellentes relations de bon
voisinage, nous ont fait livrer par avion un magnifique gâteau. Nous les en
remercions encore, car à l’approche des fêtes de fin d’année, il est
toujours bon de sentir que chacun n’est pas renfermé dans son coin, mais œuvre
plutôt dans un état d’esprit de communion et de solidarité, motivé au
possible par cette entreprise de l’extrême.
Pour moi, le travail sur l’igloo se poursuit. Le DIMM (Differential Image Motion Monitor) fonctionne normalement. Bien sûr, il y a encore quelques améliorations à apporter sur la mise en station des télescopes (une mise en station de jour est beaucoup plus longue et difficile à réaliser qu’une mise en station de nuit, et, qui plus est, quand on doit s’organiser par –35°C…), mais globalement, je suis pour l’instant assez satisfait…
Le 21 décembre 2004 : Partira ? Partira pas ? Finalement Eric a pu nous quitter après un long suspens. C’est tant mieux pour lui, mais je dois avouer m’en trouver tout de même attristé car l’entente était bonne entre nous et j’appréciais beaucoup de partager la tâche avec lui.
Aujourd’hui, pour moi, plus fort que la mise en station des télescopes, plus ardue que les lâchers de ballons sondes : la vaisselle. C’est une tradition à Concordia : pour les corvées, c’est chacun son tour. Puis, avant le travail, j’irai rendre visite aux glaciologues. J’ai appris en effet que le Comité Scientifique d’EPICA avait décidé d’arrêter le forage afin de ne pas courir le risque de polluer l’eau qui se trouve tout au fond, après la glace. L’équipe détient néanmoins le record mondial de carottage (3270.20 m).
Le 22 décembre 2004 : Hier, un petit groupe est arrivé de Dumont d’Urville : la base a pris alors un autre visage car qui dit nouveaux arrivants, dit aussi renouvellement des sujets de discussion et nouveau dynamisme pour le groupe dans son ensemble.
C’est aussi avec un enthousiasme non dissimulé que nous accueillions enfin le retour du beau temps, dont la conséquence directe n’est autre que la remise intensive au travail pour Tania et moi. La journée a commencé par un engagement sur deux fronts : la mise en marche en routine des moniteurs de seeing et le début de l’installation des capteurs micro-thermiques du mât. Puis Tania a participé à son premier tour de plonge… ça y est, elle fait incontestablement partie de l’équipe Concordia !
C’est vraiment une belle journée, sans vent, une température
estivale de –26°C, et j’en ai profité pour
visiter la première « chambre-témoin »
de la base. Le mobilier est sympa, un peu comme
dans une couchette de train : deux lits dans
une même chambre qui pourront être utilisés pendant les grandes affluences
d’été, beaucoup de rangements et une surface plutôt conséquente au regard
du lieu où nous nous trouvons.
le 28 décembre 2004 : Depuis le 23, le beau temps ne nous a plus quitté. Cela aurait pu être bénéfique pour l'avancement de nos travaux sans les problèmes de santé de Tania qui l'ont contrainte à garder le lit pendant plusieurs jours. Rien de bien grave, mais il est vrai que dans "l'aventure Antarctique" l'organisme est soumis à rude épreuve : après la traversée sur l'Astrolabe, il faut affronter la rudesse du climat et s'accoutumer à l'altitude. Ce sont autant de chocs successifs que certains ont plus de mal que d'autres à surmonter. Malgré ses malaises Tania met un point d'honneur à ne pas m'abandonner et dès qu'elle se sent suffisamment en forme elle vient me voir pour m'encourager et participer au travail sur le mât.
Cette période entrecoupée par les festivités est un peu particulière. Elle nous rapproche par la magie des longues soirées passées ensemble, mais on voit, en même temps, les uns et les autres de plus en plus souvent isolés au téléphone ou entrain de rédiger des mails. La fatigue qui se lit maintenant sur les visages en dit long sur l'envie de se retrouver à la maison avec ses proches.
Le 29 décembre 2004 : Le mauvais temps est de retour et la visibilité s’amoindrit de plus en plus. Aussi nous décidons de nous attaquer à un problème qui nous tracasse : comment éviter que les capteurs thermiques ne gèlent sur le mât ? Celui-ci, une fois opérationnel, nous permettra d'étudier l'effet de la couche superficielle de l'atmosphère sur les images, ainsi que son évolution.
Heureusement, nous avons une assistance de tout premier ordre. Un seul SOS au LUAN, et aussitôt mon ami Max AZOUIT répond présent. Il nous envoie un mail détaillé et nous n'avons plus qu'à suivre scrupuleusement ses instructions pour mettre en place les modifications nécessaires… avec succès ! Bravo Max ! Et merci encore pour ton soutien sans faille.
le mât provisoire
installé sur le container de travail pour la calibration et la phase de test
Au fond, le futur mât sur lequel seront installés les capteurs
Le 31 décembre 2004 : La base est en ébullition. Ce sont les grands préparatifs pour le réveillon du nouvel an. Moi, ma spécialité c'est la musique et, pour l'occasion, je me transforme en DJ Concordia. Avec grand soin, je sélectionne tous les morceaux qui serviront à égailler la soirée et pourront faire danser les fêtards de toute nationalité.
De la cuisine s'échappent de délicieuses effluves. Le Chef Jean-Louis, aidé par Vincent, est aux fourneaux en train de nous concocter, comme chaque année, un festin royal. Il n'a pas oublié non plus de soigner le décor de la salle à manger, guirlandes et tables décorées de jolies petites fleurs en plastique.
Ce genre de festivités voit son importance renforcée en ces lieux, puisqu’elle crée du lien social et décuple les énergies. Sans Jean-Louis le moral du groupe serait bien souvent au plus bas. Son rôle ne se limite pas à la simple confection des repas. Il a le don pour créer la chaleur et la convivialité, il est attentif à chacun d'entre nous, il connaît nos goûts, il sait qui n'aime pas l'ail, qui veut sa viande saignante... et n'oublie jamais un anniversaire.
Les menus du Chef du Dôme Concordia