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1ère semaine de janvier 2005 : 2004 est terminée, vive 2005 ! Bonne année à toutes et à tous qui lisaient régulièrement ces pages… Comme vous pouvez vous en douter, il est toujours difficile de reprendre une activité soutenue après ces périodes de fêtes et pourtant…
Le 1er janvier, bien sûr, nous avons fait relâche, sauf pour la gastronomie. Dès midi, repas de fête ! Et cependant le réveillon s’était prolongé jusqu’à l’aube et même plus. Puis au cours de la journée, chacun a essayé de rentrer en contact avec sa famille : c’était l’attente pour le téléphone, pour la rédaction des mails. Heureusement, le dimanche tout s’est calmé, et nous avons pu nous détendre pour profiter d’un peu de temps libre bien mérité. Les tournois de ping-pong se sont succédés, et moi j’ai pris toute mon aise pour lire et m’isoler.
Le lendemain, nous avons salué
le groupe d’EPICA qui nous a quitté vers 11 h du matin et a été remplacé
par un autre groupe. Depuis quelques temps déjà, une journaliste du magazine
«Nature» partage notre quotidien. J’ai assisté aujourd’hui à une de ses
conférences au sujet d’un livre qu’elle vient d’écrire. Elle est
tellement captivée par l’ambiance qui règne sur la base qu’elle a demandé
à prolonger son séjour et à rester le plus longtemps possible. Bel exemple de
professionnalisme.
Depuis plusieurs jours, le temps ne se prête absolument pas à l’observation : ciel gris, white out… Aussi, j’en profite pour faire de la programmation et contacter Max afin qu’il me fasse parvenir des circuits de rechange et des composants électroniques (ce n’est pas chose aisée que de faire parvenir des colis à Dôme C) et qu’il me prodigue quelques conseils.
Le raid est arrivé le 5 janvier, apportant un bouffée de joie sur la base. Je vais enfin pouvoir récupérer une carte électronique que j’attendais pour le mât et qui doit se trouver quelque part dans un des camions chenilles.
Le déchargement de mes caisses
Aux dernières nouvelles, il y aurait des perturbations sur le serveur à Rome. Je crains le pire pour l’acheminement des mails…
En effet, mes doutes se sont révélés être bien légitimes : pendant plusieurs jours, aucune donnée n’a pu être reçue ni envoyée à l’extérieur, ce qui explique, entre autres, que le présent site n’a pu être actualisé comme il se doit…
Le 12 janvier 2005 : Depuis hier la messagerie fonctionne à nouveau correctement et tout semble rentré dans l’ordre, les mails recommencent à fuser de toutes parts.
Malheureusement, le temps n’est toujours pas de la partie et nous organisons notre activité en fonction de son évolution. J’ai ainsi commencé à travailler sur la boîte en bois qui abrite l’électronique du mât : elle est quasiment opérationnelle. Et j’ai enfin terminé, dans la foulée, la boîte qui servira à protéger la caméra utilisée pour prendre des photos en continu sur une journée. Cet après-midi, avec Alain Pierre et Luigi nous avons installé la fibre optique entre l’observatoire (l’igloo) et le bâtiment de Concordia. Nous nous sommes arrêtés à 50 m de l’entrée. Au programme de demain, il est prévu de refaire toute l’électricité à l’intérieur de l’igloo. Pour finir, j’essaie, dans la mesure du possible, d’exploiter le mauvais temps pour m’avancer un maximum dans la préparation de l’hivernage.
Quant à l’état d’avancement des travaux de la base qui va nous abriter durant cet hivernage, il est plutôt satisfaisant (c’est heureux !) : la centrale électrique fonctionne avec les 2 moteurs couplés, les bâtiments sont désormais chauffés, la cuisine est achevée et a déjà subi sa phase de test, le sol des chambres est recouvert de moquette et l’installation du mobilier se poursuit… Par ailleurs, le sol de la salle à manger sera terminé vers la fin de la semaine et le moteur de secours qui se trouve dans le bâtiment calme, devant l’hôpital, est en cours de câblage. Avec l’arrivée, le 10 janvier, de quatre nouveaux hivernants, l’équipe s’est confortablement renforcée et tout va s’accélérer.
Claire est en train d’installer la centrale de traitement des eaux, elle est optimiste car elle progresse rapidement, sans rencontrer de difficultés particulières. Les télécommunications sont aussi en cours de finition et de test.
Bref, tout s’organise, tout se construit avec une ferveur telle, que le doute s’immisce peu à peu : igloo ou hôtel 4 étoiles ? Nous ne sommes plus sûrs de rien tant est réelle la qualité du travail de tous…
Le 14 janvier 2005 : Le beau temps est enfin de retour. Le soleil est lumineux et le ciel bleu d’azur, mais le travail commencé hier est loin d’être terminé. Aussi nous n’avons pas d’autre choix que de continuer le câblage, l’électricité, bref tout ce qui est nécessaire à une installation propre et sécurisée pour les instruments de l’observatoire. J’ai consacré ma journée à tirer des lignes de câbles, à les fixer dans les goulottes. Visseuses et perceuses sont désormais mes nouveaux outils de travail.
Jean-Paul Fave, de l’équipe technique, va bientôt nous quitter et, pour qu’il ne nous oublie pas, il a été décidé, dans le plus grand secret, de lui préparer une petite surprise : une magnifique maquette de Concordia.
Le club très fermé des hivernants est maintenant quasiment constitué. Au fil du temps, tous les membres ont rejoint la base et chacun a, d’ores et déjà, accepté d’apporter sa contribution au site web en commençant pas une présentation dans la rubrique «équipe». Aujourd’hui, c’est le tour de Christophe Mozer.
Le 15 janvier 2005 : Fin de l’opération câblage. Plus de dix personnes y ont participé sans relâche de 8h30 à 13 h. Le chemin utilisé passe par les combles et les plafonds de la station jusqu’au laboratoire ConcordiAstro. Bien sûr, la manipulation de la fibre optique est beaucoup plus délicate : elle demande de la patience et du temps. L’après-midi, le travail continue avec les câbles de télécommunication, puis, en fin de journée, le câblage de l’igloo.
Après le repas au «Dôme Concordia», je me sens éreinté mais vraiment ravi de tout ce qui a pu être réalisé aujourd’hui. Maintenant, que faire ? Il est tard mais le ciel est toujours très beau. Plusieurs alternatives s’offrent à moi : Reprendre le travail ? aller dormir ? Et si je profitais un peu du sauna ? (il y en a un au Dôme C)… Rien de tel pour se délasser après une journée aussi éprouvante sur le plan physique. C’est décidé, j’y vais et Christophe, le Chef de la Centrale électrique, m’accompagne. Là-bas, nous rencontrons trois italiens qui avaient eu la même idée que nous et jusqu’à une heure du matin, dans une étuve à 90°, nous discutons de choses et d’autres, mangeons quelques oranges et buvons des litres d’eau. Puis le moment de la douche arrive : serviette autour des hanches, torse nu, vêtements sous le bras, nous nous élançons pour une course d’une centaine de mètres par –40° jusqu’au local des douches. Ensuite, direction cuisine pour nous désaltérer avec une boisson fraîche, et là, c’est la surprise ! Une quinzaine d’italiens insomniaques sont en train de préparer un plat de pâtes. Du grand art ! Avec toute la bonne humeur qui les caractérise, ils nous proposent aussitôt de partager leur festin et notre couvert est bien vite dressé. Il est 2 heures du matin en Antarctique, l’ambiance est incroyable, nous sommes en grande forme et plus tard, bien plus tard, nous pourrons dormir tout notre soûl car c’est dimanche.
Le 16 janvier 2005 : Encore quelques branchements à terminer, puis je prépare l’observatoire pour la visite dominicale. Christophe, Claire et Laurent m’ont averti de leur passage et il faut que tout soit prêt pour les recevoir : les télescopes sont briqués. Au programme, le soleil. C’est la bousculade pour observer au foyer du télescope une superbe tâche solaire. Les visiteurs sont conquis et c’est tant mieux car dans le cas contraire, j’aurais quelques difficultés à en trouver d’autres dans la région même si l’entrée est gratuite et le chauffage offert par la maison.
Le 17 janvier 2005 : Temps mitigé, beau le matin, puis en quelques minutes la brume s’est imposée. Mais peu importe, notre programme est établi : aujourd’hui nous installons le mât, il faut avancer. Très tôt ce matin, Alain Pierre, notre correspondant à l’IPEV, me rejoint pour me donner un coup de main. Dans ces circonstances, toute aide est vraiment bienvenue et appréciée, et me permet de renforcer tant ma motivation que mon enthousiasme. Nous approchons du but, peu à peu tout se met en place.
En tout début d’après-midi un
avion en provenance de Mac Murdo et Terra Nova a atterri. A son bord se trouvait
Roberto Dicasilati, le médecin qui nous prodiguera ses bons soins pendant
l’hivernage, un journaliste italien, des gens du ministère des
finances….Nous avons aussi été informés de la venue de journalistes de France
3 et France Info d’ici quelques jours. C’est la ruée vers la base avant la
fermeture et le début de l’hivernage.
Mais cet avion me réservait une
toute autre surprise : un courrier envoyé par Chantal et Guy, ma belle-sœur
et mon beau-frère. Je décidais d’attendre le soir pour l’ouvrir et m’en
réjouir tranquillement, et là, je découvre un CD que je regarde aussitôt. Il
retrace une magnifique et longue promenade en photos à travers ces lieux que je
connais si bien et qui me sont chers : Nice, le bord de mer et tous mes
recoins préférés de la région niçoise. Ce soir-là, j’ai quitté
l’Antarctique…
Le journaliste italien nous a réunis car il voulait prendre des photos du groupe des hivernants. J’ai profité de l’occasion pour faire de même. Sur le cliché il y a deux absents : Guillaume et le dernier hivernant qui doit encore arriver de Dumont d’Urville.
Le 19 janvier 2005 : Beau ciel bleu tout au long de la journée. L’ensemble des instruments a été mis en route : les deux télescopes, et le mât, qui fonctionne bien mis à part quelques problèmes sur le programme d’acquisition. Il bug de temps en temps, comme tout programme qui tourne sur un ordinateur.
Je suis allé deux fois jusqu’au mât pour vérifier l’état des capteurs. La première fois, il y avait de la glace sur la bordure du support. Divers réglages sur le temps de chauffage et tout est rentré dans l’ordre.
Plus tard, j’ai dû m’attaquer à un autre genre d’exercice : mettre un point final au rapport d’activité qu’il faut régulièrement rédiger en anglais pour le chef de la base.
Roberto est aussi chirurgien. Depuis son arrivée, il y a seulement deux jours, il s’active pour terminer l’installation de l’hôpital, mais cela ne le dispense pas de sa corvée de vaisselle et quand son tour arrive, il s’y prête de bonne grâce et avec beaucoup de dynamisme.
Le 20 janvier 2005 : Ces jours-ci, l’activité s’accélère sur la base. Elle ressemble peu à peu à une immense fourmilière, la fin de l'été approche, désormais il n'y a plus une minute à laisser filer.
Claire, comme les autres, est sur tous les fronts. Elle apporte son aide à Roberto pour la mise en place du programme médical de l’ESA, et poursuit l’installation du système de recyclage de l’eau. Roberto se hâte d’aménager l’hôpital. Christophe, débordant d’énergie, vérifie et installe les derniers modules complémentaires de la centrale électrique. L’équipe technique italienne s’active pour achever la salle des communications : il ne manque plus que les antennes INMARSAT pour commencer les premières liaisons (informatique et téléphonique) avec l’Europe. Jean-Louis a entrepris le rangement de la nouvelle cuisine. Il faut tout astiquer de fond en comble, tout mettre en ordre, arranger les tables. Il souhaite, avant le départ de tous ceux qui ont travaillé à la construction et au lancement de la base, organiser ici une réception. Partout où l’on se tourne, on croise des gens souriants, plein d’entrain et bien décidés à tout faire pour que nous passions cet hivernage dans les meilleures conditions. Les sentiments sont partagés : la joie d’arriver à la fin du chantier, d’avoir atteint le but, mais aussi ce petit pincement au cœur à l’idée de nous abandonner dans ces lieux où ils ont consacré tant d’heures à travailler durement, avec parfois en guise d'abri au cours de la journée, de simples baraques à peine chauffées. Parmi eux, certains ont connu le chantier à ses tout débuts.
J’ai commencé le transport des caisses ConcordiAstro dans le laboratoire à l’intérieur de la station. A l’heure actuelle ConcordiAstro est le premier laboratoire de Concordia a être en cours d’aménagement.
Ici ce genre de manipulations se fait à l’aide
d’engins élévateurs.
Demain, quand j’en aurai le temps, j’installerai les meubles, le bureau et les ordinateurs.
Les travaux les plus durs, ceux qui se réalisent à l’extérieur sont bien avancés, maintenant, il faut commence à attaquer les tâches à l'intérieur. Heureusement pour moi, j’ai apporté mon short de sport car dans le laboratoire qui se trouve au 3ème niveau du bâtiment, sur la gauche, la chaleur est torride, j'ai perdu l'habitude.
Le 23 janvier 2005 :
C’est une merveilleuse sensation de se retrouver à l’abri, dans la douce
chaleur d’un laboratoire, et de pouvoir travailler à l’aise, sans être
engoncé sous une épaisse couche de vêtements qui rend chaque geste malhabile
alors que la précision est de rigueur dans les réglages que nous avons à
pratiquer.
Je suis donc assis, une tasse de café à proximité, de la musique, en face de moi, par la fenêtre, j’aperçois les plateformes où trônent les télescopes.
Tout semble opérationnel. Le test
des commandes à distance est positif. Deux écrans me permettent le contrôle
total des télescopes et du mât, à 1 km de là.
C’est toujours un moment émouvant
quand on a participé à un projet, quand on a fait des choix, quand on a prévu
des solutions de voir soudain les choses se concrétiser et fonctionner comme on
l’avait imaginé.
J’essaie de passer du temps dans le laboratoire pour me projeter dans le contexte de l’hivernage et tenter, autant que possible, d’anticiper d’éventuels problèmes.
En bon médecin, conscient de ses responsabilités, Roberto nous montre l’exemple en pratiquant un footing pour maintenir sa forme.
Le 25 janvier 2005 : AASTINO est en panne. Le petit observatoire automatique australien, installé à côté de nous, ne fonctionne plus. L’équipe a quitté les lieux depuis le 17/12/2004, aussi, vais-je tenter, en suivant les instructions envoyées par nos collègues australiens, de le réanimer. A première vue, la situation ne semble pas simple. Je leur ai transmis des photos qui, je le souhaite, pourront aider à définir le problème et trouver des solutions. L’hiver n’a pas encore commencé, il n’est pas trop tard, s’ils me donnent d’autres pistes, je peux encore essayer d’intervenir et les aider à rétablir la situation. C’est toujours déprimant de voir autant de travail accompli rendu soudain inexploitable. Espérons qu’un dénouement favorable viendra rapidement mettre fin à cette impasse.
Comme je n’arrive pas à aller me coucher avant minuit, j’en profite pour continuer l’aménagement du laboratoire ConcordiAstro. J’ai réalisé que le soleil me gênait beaucoup pour lire les écrans d’ordinateurs. Alors vite ! Un petit effort, et les appareils sont débranchés, enlevés, les bureaux, les tables, les caisses, l’armoire transportés à travers toute la pièce à la recherche de l’emplacement idéal. Peu à peu, l'agencement prend sa forme définitive. Je me sens bien ici et j’ai hâte d’y vivre à temps plein. Le bruit court que dimanche, le déménagement de nos affaires personnelles vers nos chambres à Concordia, serait prévu… L’échéance approche.
Le 27 janvier 2005 : Arrivée du dernier hivernant, Stéphane, par un temps magnifique. Le ciel est immuablement bleu, pas le moindre nuage, pas de vent et la lumière du soir est impressionnante de beauté.
Aujourd’hui encore, je me suis occupé d’AASTINO. J’ai vérifié qu’il recevait bien l’énergie de la base, mais l’ordinateur central ne démarre toujours pas. Je pense que le froid doit être un facteur péjoratif. J’ai donc monté le chauffage et j’attends que la température interne soit plus douce.
Progressivement, je commence à décompresser car la phase d’installation et de mise en route du programme s’achève laissant place au fonctionnement en routine. Le mât est opérationnel sans interruption depuis le 18/01/05, date de son installation. Je me réjouis de pouvoir jongler avec tous mes ordinateurs, trois dédiés aux télescopes, et un portable que j’utilise, entre autres, pour les mails.
Ce soir, avant d’aller dormir, j’ai encore quelques « bricoles » à terminer à l’aide de composants électroniques que j’ai reçus aujourd’hui, puis, comme beaucoup d’hivernants je pense, je vais faire un beau rêve : habiter enfin Concordia…
Voici la vue qui s’offre à moi depuis la fenêtre du laboratoire à 1 h du matin, c’est superbe !
Le 29 janvier 2005 : La fumée s’échappe à nouveau du toit d’AASTINO. La panne est réparée. Je n’ai pas encore eu l’occasion de retirer la boîte noire pour découvrir dans le détail ce qui s’était passé mais je pense que nos collègues australiens vont être contents.
La base a connu aujourd’hui plusieurs coupures de courant et on a pu voir Christophe et les deux Michel s’activer pour en repérer la cause. Il semblerait que la science consomme beaucoup d’énergie. Jusqu’à présent, c’était le camp d’été qui l’alimentait, désormais la bascule a été faite et c’est la nouvelle centrale qui a pris le relais. Il faut à tout prix faire la chasse au gaspillage. Tous les radiateurs qui ne sont pas impérativement nécessaires seront mis hors d’usage.
A la mi-journée, nous avons eu la visite d’un avion australien. Juste une petite escale pour se ravitailler et récupérer un paquet renfermant une pièce mécanique destinée à la réparation d’un autre avion immobilisé sur la base australienne.
La journée a été belle, mais la température commence sérieusement à chuter, -46°C vers le soir, heureusement il n’y a pas de vent.
Le 30 janvier 2005 : A 15 heures, heure du Dôme C, après la traditionnelle réunion dominicale, nous, les hivernants, avons pris en charge notre déménagement. Jean était aux commandes du « Merlo » élévateur, Michel assurait la coordination, Claire le timing. Elle ne voulait pas perdre de temps car elle participait au match de foot qui était organisé juste après. Roberto s'attelait au transport des médicaments et d’une partie du matériel de l’hôpital.
Jean-louis
s'inquiète pour le foie gras
Chacun d’entre nous a choisi sa chambre :
Chambre 1 Michel Munoz
Chambre 2 Emanuele Salvietti
Chambre 3 Claire Le Calvez
Chambre 4 Pascal Bordais
Chambre 6 Guillaume Dargaud
Chambre 7 Jean Elegoet
Chambre 8 Jean-Francois Jurvilliers
Chambre 9 Michel Galland
Chambre 10 Stéphane Beausire
Chambre 15 Karim Agabi
Chambre 16 Jean-Louis Duraffourg
Deux chambres étaient réservées : celle du médecin, dans l’hôpital, pour Roberto Dicasilati, et celle du chef de la centrale pour Christophe Mozer.
Personne ne s’en doutait, mais Jean-Louis avait préparé une surprise : un apéritif spécial hivernants.
Malheureusement pour moi, le travail reprend ses droits car il me reste 50 mètres de câble en trop à récupérer sur la glace aux alentours de l’observatoire. Dimanche ou pas, le froid arrive et il est grand temps de terminer au plus vite les travaux extérieurs.
Malgré tout, je prends un moment pour aller encourager les deux courageuses équipes qui vont s’affronter dans un mémorable match de foot à 3200 m d’altitude, par –40°C.
Claire a vraiment assuré (sur la photo, vous pouvez admirer son dribble). Elle est la seule à avoir tenu jusqu’à la fin car dans chaque équipe, terrassés par l’altitude et le froid, les joueurs sont constamment remplacés. Il s’agissait d’un match amical où, finalement, le seul vainqueur a été le froid.
Ce soir, je suis satisfait : une grande partie du câble est rentrée, encore un mail ou deux, puis il sera temps de s’occuper des télescopes et des observations.
Le 31 janvier 2005 : C’est la première fois
que la centrale électrique avec ses trois moteurs Caterpillar va fonctionner en
continu, durant toute la nuit, et Claire, Christophe et Michel vont surveiller
l’événement de très près. Ils ont instauré un tour de garde pour contrôler
le bon fonctionnement des équipements. Comme je passerai, moi aussi, une grande
partie de la nuit à Concordia, dans mon laboratoire, je serai en excellente
compagnie. Laurent de l’équipe technique, qui participe à l’astreinte,
nous rejoindra avec sa guitare. Et qui sait ? peut-être que je choisirai
de terminer enfin la nuit ici, dans ma chambre. Ce serait une première. Je sens
que Jean-Louis qui est venu nettoyer la cuisine, a, lui aussi, une irrésistible
envie d’intégrer ses pénates. Malgré tout, un petit problème persiste :
il n’y a pas encore d’eau. Nous allons nous laisser le temps de la réflexion.
En lisant mes mails ce matin, j’ai eu la surprise de découvrir un message des australiens qui me remerciaient d’être intervenu sur leur manip. C’est sympathique et motivant. Dans le type d’aventure que nous allons vivre, les marques d’encouragement et de reconnaissance sont toujours très stimulantes.