Juillet 2005

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1er juillet 2005 : Le travail nous absorbe beaucoup, chacun dans notre domaine, nous isolant les uns des autres tout au long de la journée.

 Alors le soir, c'est avec plaisir que nous nous retrouvons dans la salle de sport pour entretenir nos muscles et nous défouler. Et c'est aussi l'occasion pour les langues de se délier. Ce sont là de très agréables moments de grande convivialité, qui nous permettent d'évacuer le stress et de  relâcher les tensions.

 

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2 juillet 2005 : Il fait très froid. Je suis de sortie avec Emanuele. J'aime bien l'accompagner car avec lui la promenade se prolonge et je peux profiter à fond d'une activité au grand air malgré sa fraîcheur impressionnante. Par contre, quand il commence les échantillonnages ou les analyses des  cristaux, aucun  refuge  possible  pour l'accompagnateur et le temps paraît alors interminable.

 

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  4 juillet 2005 : Après une période de quelques jours de mauvais temps, il y a, tout autour de la base, une accumulation de congères. Jean a profité d'une accalmie pour mettre de l'ordre avec son Caterpillar. La station est construite sur un immense glaçon  surélevé de 1 m ce qui, théoriquement, empêche les congères de se former à condition qu'il n'y ait pas d'obstacles face au vent. Tout objet disposé à l'extérieur qui empêche la bonne circulation du vent se retrouve aussitôt noyé dans une congère. 


Les travaux à l'intérieur de la station ont repris avec une intensité redoublée après les quelques jours d'arrêt pour les fêtes de la Mid-Winter. Jef rampe dans les sous-plafonds avec ses tuyaux pour achever l'installation du circuit d'eau dans le bâtiment calme qui sera bientôt équipé de douches supplémentaires sur le même étage que les chambres. 

Stéphane poursuit la pose du revêtement de sol. Les zones proches des ateliers et des portes de sortie sont revêtues de plaques en inox. Le sol du restaurant aussi a été l'objet d'un relooking à l'aide d'un produit spécial. Pendant quelques jours les tables ont été déplacées dans la partie séjour et c'est avec un plaisir teinté de nostalgie que nous avons évoqué les mémorables repas de la Mid-winter. 

 

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6 juillet 2005 : Guillaume a eu des problèmes avec un de ses instruments, il doit se rendre sur les lieux pour tenter d’y remédier.  Comme c’est mon tour de servir d’accompagnateur pour les sorties, nous nous sommes longuement préparés sachant que le trajet à parcourir est de 1 km à l’aller et autant au retour. Ce sera pour moi l’occasion d’aller jusqu’à la tour pour voir comment se comportent les capteurs de température que j’ai installé là depuis quelques mois. 

Après quelques minutes de marche, nous avons laissé derrière nous la base éclairée et plus nous avancions vers le laboratoire de Physique de l’Atmosphère plus j’avais l’impression tenace d’être perdu dans ce continent, perdu au vrai sens du terme, car il n’y avait rien autour de nous pour nous servir de repères, pas d’autres bruits que ceux que nous faisions en cheminant sur la glace ou en respirant, pas d’odeur, pas de lumière, presque pas de vent, et toujours cette incroyable sensation d’immensité. 

Situation du Laboratoire de Physique de l'Atmosphère

 

Le Mât dit "des Américains" sur lequel sont installés les micro-capteursGuillaume criant dans le cône du Lidar pour s'assurer de la bonne réception des fréquences

Arrivé sur place, j’ai assisté Guillaume pour le démontage d’une pièce électronique de son instrument, puis je me suis dirigé vers le mât qui dressait fièrement ses 30 m de hauteur dans la nuit glacée. 

Guillaume entrain de réparer le SODAR
Guillaume s’est acharné pendant une heure entière pour essayer de trouver une solution à son problème, mais, sans succès. Il a dû, tout compte fait, renoncer à son entreprise. 

Installé sur le toit du laboratoire, le Lidar émet son faisceau laser à l’étude des premiers quatre cents mètres de l’atmosphère, renforçant encore l’étrangeté du paysage.

 

 

 

Sur le chemin du retour, nous avons remarqué que la neige arrivait à hauteur de la fibre optique installée par nos soins pendant la campagne d’été, et, parfois, la recouvrait déjà sur quinze centimètres de hauteur. Il faut à tout prix la dégager, très précautionneusement, en évitant le moindre geste brusque sinon elle se casse. Et nous avons ainsi parcouru tout le trajet en libérant mètre après mètre le long ruban gelé.

 

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7 juillet 2005 : La température est plus douce, – 62°C, avec un vent de 1,5 m/s ce qui donne une température ressentie de – 73°C. 

  La base Concordia, bijou de l'Antarctique, illuminée 

Bien couvert, pas le moindre petit cm2 de peau en contact avec l’air, je décide d’aller admirer le ciel étoilé de l'hémisphère sud. Les photos vous donneront une vague idée du spectacle prodigieux que j’ai pu contempler et qui mérite bien de braver la rudesse du climat. 

 

 

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