Voici  probablement l'image que garderont les hivernants de Concordia , en février 2005 le départ du dernier avion. Ceux  qui restent seront coupés du monde, unis, solidaires et prêts à  affronter la solitude et le froid pour réaliser leur objectif et mener à bien la mission pour laquelle ils se sont lancés dans l'Aventure.
 

                                               
10 février 2005. Le dernier avion a pris son envol, laissant au sol les 13 hivernants de Concordia.
 


    Le dernier soleil de Concordia                                               Les aurores australes

 

Les Nouvelles de la journée

    

 

5 novembre 2005 : 21 h 55 : un grand cri déchire le silence du Dôme C . Là-bas ! Là-bas ! La fumée ! il est là ! Les hivernants tout excités découvrent enfin sur l’horizon la trace laissée par le petit avion.

Un dernier virage dans le ciel pour saluer Concordia et le Twin Otter se pose sur la piste minutieusement préparée par Jean et Michel Munoz. Dès l’arrêt complet des moteurs, nous nous précipitons autour de l’appareil pour accueillir les passagers et ne rien perdre de l’émouvant spectacle. Un à un, sourire aux lèvres, les voyageurs posent le pied sur le sol du Dôme C. L'heure des retrouvailles ponctuées de chaudes accolades, a sonné. La plupart des collègues avait quitté la base le 10 février 2005 à bord du dernier avion. Sur le toit du bâtiment calme de Concordia claquent les drapeaux français, italien et européen.

 

Depuis quelques temps les hivernants suivaient de près les événements et les contacts radio avec nos collègues de Terra Nova Bay d’où partirait l’avion qui allait mettre fin à notre isolement, étaient quotidiens. La moindre nouvelle concernant la date d’arrivée se propageait à grande vitesse dans les couloirs de la station. Une réserve de carburant avait été constituée à côté de Concordia pour assurer le ravitaillement de l’appareil. Roberto et Emanuele avaient passé une soirée à recoudre le drapeau italien.

 

Les nouveaux-venus n’arrivent pas les mains vides.

 

 

 

 

 

 Outre, leurs bagages, les caisses de salades, de tomates, de fruits frais, ils nous apportent un magnifique gâteau préparé à notre intention par le chef de Terra Nova Bay pour fêter la réussite incontestable de ce premier hivernage à Concordia.

 

 

 

12 heures plus tard, un deuxième avion s’est posé, puis le 7 novembre à 13 h 30, heure de Concordia, mon collègue Eric Aristidi a débarqué sous un ciel impeccablement bleu et une douce température de – 39°C. Bien sûr, j’étais au pied de l’appareil, avec tous les autres, très heureux de l’accueillir enfin.


 

 

 

 

 

 

 

 

Après un petit tour de la base qu’il a trouvé très belle, très confortable et bien différente de la construction qu’il avait laissée, nous avons évoqué les dernières nouvelles autour d’un bon café. Puis Eric s’est installé, il a vidé sa valise et m’a remis une nouvelle paire de lunettes de vue (j’avais cassé l’ancienne et n’avais qu’une paire de rechange pas très pratique) (Merci à Franck et merci à Marie).

 


Je vais encore passer quelques semaines ici, puis je quitterai Concordia, je laisserai derrière moi ce lieu magique. Mon hivernage est terminé et je voudrais maintenant souhaiter plein succès à la nouvelle équipe et à Eric qui prend le relais pour Concordiastro. J'aimerais aussi très sincèrement remercier tous les proches, les amis et les collègues qui m'ont apporté leur précieux soutien et ont contribué à la réalisation de mon rêve...

 

 

 

10 au 31 octobre 2005 : La fin de l’hivernage est proche maintenant (j-4). L'activité de la base est focalisée sur la préparation de l’arrivée du premier avion. Au programme : mise en marche des véhicules pour déneiger et préparer la piste d’atterrissage et grand nettoyage de Concordia.

L’équipe technique a rempli son contrat, les tâches devant être réalisées au cours de la saison sont achevées, le revêtement de sol est entièrement posé, l’installation des canalisations pour la circulation d’air humidifié terminée…

Depuis deux semaines, la base italienne de Terra Nova Bay, à 1200 km de là, est ouverte. Les premiers C130 sont arrivés avec le personnel de la base et une partie du fret destiné au Dôme C. A Hobart, en Tasmanie, le brise-glace, l’Astrolabe, a quitté le port avec à son bord le personnel des bases de Cap Prud’homme et de Dumont d’Urville. L’Antarctique sort peu à peu de son long engourdissement. Tous les jours, Roberto rentre en contact radio avec TNB et grâce à lui nous pouvons suivre pas à pas le déroulement des opérations car il nous transmet régulièrement les nouvelles qu’il reçoit des collègues de la base italienne.

Dernièrement nous avons fait les frais de quelques petits incidents. Tout d’abord une panne survenue sur un des récepteurs satellite. Depuis trois semaines nous n’avons plus qu’un seul récepteur qui sert à la fois pour le téléphone et pour l’informatique (Web, mails). Puis, juste au moment des repas, deux pannes du générateur électrique, ce que l’on appelle le black-out. Heureusement, grâce à la compétence de l’équipe technique, les coupures de courant n’ont jamais duré plus de 10 minutes. Déclenchement du groupe de secours, recherche de la panne, remise en marche du générateur, passage à l’alimentation de toute la base… Les gestes étaient précis, bien maîtrisés, chacun à son poste, pas de panique, tout était parfaitement ordonné.

 Un exercice de simulation de feu était également prévu pendant cette période. La manoeuvre  s’est normalement déroulée, hormis une petite inondation accidentelle dans le laboratoire d’Emanuele où avait lieu l’exercice.

Le soleil et la lune se font concurrence pour nous offrir jour après jour de magnifiques spectacles colorés.
 

La lune joue les champignons

Coucher de soleil

L'observatoire Concordiastro

 

Jusqu’à notre départ, nous partagerons désormais nos chambres, équipées de deux lits superposés, avec un nouvel arrivant. Celles qui sont inoccupées sont nettoyées et préparées. J’ai installé le lit de mon successeur, Eric Aristidi, qui est actuellement quelque part entre Paris et la Nouvelle Zélande. Son arrivée à Concordia est prévue avec le second avion d’ici une semaine ou deux.




Un anniversaire groupé pour Claire, Jean et moi-même. Nous l'avons fêté le samedi 29 octobre. Comme chaque fois, le menu était copieux, la sortie de table difficile et la soirée fort longue. C’était notre dernière soirée en aparté avant que l’effectif de Concordia ne soit doublé par la venue d’une quinzaine de personnes d’ici quelques jours.

 

 

Dimanche, grande promenade jusqu’à la station météo automatique Dôme C II qui est installée là depuis plus de 10 ans. Elle se trouve à plus de 3 km de la base. La porte de la tente astrophysique qui se trouve à 800 m de la station et qui me servait de laboratoire pendant mes premières missions sur le site est complètement enneigée et inaccessible.

 

 

 

 

 

 


Jean et Christophe devant la station météo Dome C II

 

 

 

 

 

 


Me voici en train de déneiger les hélices 
de la station

 

 

 

 

 


Côté science, tout va bien. Les activités habituelles se poursuivent. Loin de la base, Emanuele réalise des relevés de l’épaisseur de la neige. Notre attention se porte surtout sur la préparation des futures manips du deuxième hivernage qui vont être déployées bientôt sur le site. Les contacts avec nos laboratoires sont de plus en plus fréquents.

 

 

 

5 Octobre 2005 : De plus en plus je sens que l'hivernage touche à sa fin et qu'il peut désormais être considéré comme une réussite. 

Quotidiennement, je reçois des informations du LUAN, mon laboratoire niçois, où mes collègues se préparent pour la campagne d'été et celle d'hiver qui sera réalisée cette année par Eric Aristidi. Les caisses de matériel vont rapidement être expédiées vers Christchurch. Nous sommes en train de préparer le terrain pour le deuxième hivernage de l'astronomie au Dôme C.

J'ai reçu récemment des nouvelles concernant le démarrage du projet européen ARENA  (Antarctic Research - a European Network in Astronomy), consortium  impliquant  laboratoires de recherche, universités, agences polaires et industrielles dont le président est Nicolas Epchtein du LUAN. Ces bonnes nouvelles m'enthousiasment et me permettront de maintenir une motivation de haut niveau jusqu'à l'arrivée de mon remplaçant.

 

   


Fin d'une nuit d'observation : lumière de l'aube en Antarctique 

 

 

Fin septembre 2005

Les promenades dominicales dans le désert blanc ont un but : nous permettre de nous aérer et un alibi : il faut aller voir le camp d'été.

Jean, Jean-Louis et Christophe de retour à la base après une belle randonnée 


Le retour d'Emanuele et de Roberto  :  la nuit tombe et on peut suivre la trace lumineuse 
de la lampe tenue par Emanuele (en jouant sur le temps de pose)

 

Un nouveau bac est plein. Il sera charrié jusqu'au cimetière des bacs à boue, pas très loin de la base. Ces cartons remplis des résidus de la station de traitement de l'eau attendent l'arrivée du raid pour être rapatriés vers la côte où ils seront rejetés à la mer.

 

 

Peu à peu la nuit diminue c'est avec une joie non dissimulée que nous nous préparons en vue de l'arrivée du premier avion.

 

 

 

12 septembre 2005 : Quelques images d'un coucher de soleil sous le mât. On aperçoit bien la tâche solaire en haut, à droite sur les trois photos et on peut remarquer une légère ligne verte en bordure.  

 

 

11 septembre 2005 : Les promenades du dimanche. 

Sur un immense plateau, uniformément plat et désert, les sites d'excursion sont limités. Au Dôme C, le plus remarquable est La Tour, dite Tour des Américains. Un peu d'histoire : c'est une équipe de scientifiques qui a dressé cette construction haute de 30 m dans le cadre d'un programme de recherche portant sur l'étalonnage des capteurs satellitaux . A la fin du programme, le groupe américain participant à l'expérience a cédé cette installation qui est maintenant devenue propriété de Concordia. Elle se trouve à 1 km de la base et constitue donc une bonne attraction pour les hivernants. C'est un point fixe, donc un but à atteindre.

 

Avec Christophe, nous avons grimpé jusqu'au sommet de l'édifice pour admirer le paysage. Certains diront qu'il n'y a rien à voir, mais c'est faux. A cette hauteur, on réalise vraiment toutes les potentialités que le site présente pour l'astronomie. Au pied de la tour, on découvre une couche de nuages, rien d'autre qu'un mirage, et on distingue une ligne noire, l'ombre de la fumée de la centrale électrique. Quelques mètres plus haut, le paysage a complètement changé. On a dépassé la couche d'inversion de température, on voit parfaitement l'horizon et la trace de la fumée plaquée au sol par cette couche d'inversion. Pendant un moment j'ai rêvé,  j'ai imaginé la qualité des images astronomiques données par un télescope placé à cette hauteur...
               







Au retour, le soleil, couché depuis quelques minutes, nous réservait une belle surprise : 
le feu sur la glace !!


 

 

 

10 septembre 2005 : Anniversaire de Pascal

   

 

 

Selon une tradition maintenant bien établie, Pascal a lu à ses invités le menu préparé en son honneur par le Chef. Jean ne lâche plus le gâteau en plastique qui enchaîne les "happy birthday to you" et son rire communicatif nous réjouit. La fête s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive troublant de ses décibels effrénés la sérénité du Dôme C.  

 

 

 

 

A l'extérieur, dans la journée, les travaux continuent. Claire et Jean entreprennent le déplacement des cuves de gasoil vides et l'élimination des congères autour de la base. L'équipe technique prépare l'ouverture du camp d'été.

 

 


7 septembre 2005


La rencontre entre la lune et Vénus est un spectacle à ne pas rater. Mais assister à cette occultation au-dessus du mât, dans un ciel aussi pur que celui de Dôme C, coloré par un somptueux coucher de soleil est quelque chose de magique. A chacune de mes observations qui sont les premières réalisées depuis cet endroit de la planète terre, l'esthétique est au rendez-vous. 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

6 septembre 2005 : Mes sorties nocturnes pour intervenir sur les instruments sont toujours un véritable plaisir. Je ne me lasse pas d'admirer le ciel de Dôme C et de me sentir aussi proche de cet univers étoilé.
Petit message pour tous les astronomes amateur : j'ai appris que vous étiez nombreux à souhaiter être à ma place. Sachez donc que je suis de tout coeur avec vous et que si je profite à votre place de ce fabuleux spectacle, je me permets de vous offrir ces quelques clichés pris lors de mes interventions  qui reflètent cette beauté mais qui ne pourront jamais vous faire ressentir le froid qui m'assaille dans ces moments-là. Amitiés. 

 

 

 

 

5 septembre 2005 : Aujourd'hui la température est de - 58° C avec un petit vent. C'est très agréable. Je suis sorti, comme chaque jour, pour entretenir mes installations et quand je me suis retourné pour contempler le ciel, j'ai découvert Concordia recouverte d'un chapeau de fumée provenant de la Centrale Électrique. On se serait cru dans un film de science fiction, un paysage entre le rêve et la réalité. Au retour, je me suis précipité pour prendre quelques photos de la fenêtre du laboratoire.

Ce soir, j'ai programmé un lâcher de ballon "astro", équipé d'une sonde de 1,5 kg et de capteurs ultra-fragiles (fils de 4 microns). En l'absence de vent, le ballon est parti à la verticale, quel plaisir ! Rien à voir avec ce qui s'est passé la semaine dernière. Un vrai fiasco ! Il y avait du vent et l'opération, suite à une mauvaise coordination entre mon collègue et moi, s'est mal déroulée. J'ai été obligé de courir avec mes bottes polaires, les yeux rivés sur la sonde, et je me suis étalé sur une congère. Pas de mal ! Mais la sonde a traîné sur la neige, le ballon l'a soulevé et, bien évidemment, s'est dirigé droit vers les bâtiments de Concordia. Dans un grand bruit, insolite au Dôme C, il est allé s'écraser sur la paroi du troisième étage, au niveau du restaurant. Les aléas du métier !

Capteurs

 

 

 

4 septembre 2005 : La relève sera bientôt là, début novembre avec le premier avion qui se posera au Dôme C. Malgré tout, Claire n'oublie pas les mesures de sécurité. Elle a déjà envisagé la mise en route de la centrale électrique du camp d'été et des tests de procédures pour une éventuelle amélioration. Entre la mise en marche du circuit d'eau et la pose du revêtement de sol dans le bâtiment calme, on éprouve un grand mieux-être dans notre quotidien. 

 

Paradoxalement, la température a considérablement chuté après l'arrivée du soleil. Nous avons même enregistré, le 1er septembre, le record actuel de cet hivernage - 78.6° C. Néanmoins, le groupe  a eu le courage de sortir pour prendre une photo-souvenir de l'événement.

 

 

 

 18 au 31 août 2005 : Les grands travaux d'aménagement intérieur se poursuivent. Les douches à l'étage des chambres sont fin prêtes. Comme prévu, la mise en eau  a été plutôt mouvementée. Imaginez des dizaines de mètres de tuyaux qui passent dans tous les recoins des gaines techniques,  dans les sous-plafonds, pour arriver enfin aux laboratoires et alimenter ensuite les douches. Un circuit pour l'eau froide et chaude recyclée et un autre pour l'eau potable ont été installés. Avec tous ces raccords, il était évident qu'il y aurait des fuites. Les radios crépitaient : "c'est bon ? je peux ouvrir l'eau froide ?" "Oui. Non arrête je resserre le raccord, il fuit" "J'ouvre la nourrice, ok ?" "Attends je n'ai rien" "C'est normal il n'y a que de l'air, ça ne va pas tarder à arriver" "Ok, j'ai de l'eau, on laisse couler, tout est bon" "Non, je coupe, il y a une fuite ici sous le..." Un après-midi entier de plomberie et au final, la récompense : l'eau coule à flot dans l'ensemble du bâtiment. Nous passons d'une salle de douche pour treize personnes à trois. Plus besoin de faire la queue pour se laver.  Quel luxe ! Merci à l'équipe technique et notamment à Jean-François.

Fuite d'eau dans mon laboratoire

Jean-François en train de réparer les fuites 

    


Stéphane et Jean ont programmé la pose du revêtement de sol dans le bâtiment calme. Ils commencent par recouvrir le plancher de dalles qu'il faut ensuite souder avec un joint, puis peaufinent le travail en passant un produit de nettoyage suivi d'un produit métallisant. 




Le résultat est plutôt réussi. 

 

Dans mon local, j'ai entreposé beaucoup de matériel et pour préparer le chantier, j'ai dû commencer par faire place nette quelques jours avant l'arrivée de Stéphane et Jean. Je n'ai laissé en état de fonctionnement que les seuls instruments nécessaires au contrôle des observations, enfin, j'ai transformé ma chambre en bureau, le temps que mon laboratoire retrouve son nouveau look

 

Jean et Stéphane en train de souder les joints

 

Le soleil s'est donc montré tardivement, mais, désormais, il est bien présent. L'effet positif du nouveau rythme jour/nuit sur notre moral est très rapidement indéniable. Dorénavant, il n'est plus obligatoire de sortir à deux. Les promenades du dimanche sont d'actualité. Une excursion vers le camp d'été nous rappelle nos compagnons du début de la mission qui ne vont pas tarder à revenir d'ici deux mois. Le ciel fait son spectacle : couleurs éblouissantes et rayon vert tous les soirs en coucher de soleil.

 

Concordia s'enorgueillit désormais d'un système de gestion de l'énergie. L'opération a été mise en oeuvre par Pascal et Michel Galland. Ce système gère et régule l'énergie dans la totalité de la base. Suivant la demande, la priorité est donnée à certains équipements de façon à ce que la consommation énergétique générale reste constante. 

 

Dans le bureau technique, un moniteur affiche toutes les informations concernant la consommation électrique et la température dans les bâtiments.



Les activités scientifiques se poursuivent sans problèmes particuliers. Parfois, il arrive qu'avec le froid un ballon météo, gonflé à l'hélium, se fragilise et se déchire.

 

 

 

17 août 2005 : J'ai voulu faire de l'ordre dans mon disque dur. Mal m'en a pris ! Une fausse manoeuvre et j'ai perdu une centaine de photos, notamment celles de l'exercice incendie du mois d'août et d'une série d'anniversaires (Jean-François, Michel Galland et Roberto) que l'on vient de fêter. J'ai quand même eu la chance de pouvoir en récupérer quelques unes concernant  Roberto pour lequel nous avions préparé une surprise. Connaissant son désir de maintenir coûte que coûte l'ordre dans la salle de sport, nous l'avions réorganisée en la rendant plus fonctionnelle.

Lecture du menu

Roberto et son gâteau

Roberto, heureux de nous montrer les photos que sa famille lui a envoyées à l'occasion de son anniversaire. 

Le pain spécial Concordia pétri par Jean-Louis

 

Joyeux anniversaire Roberto !

 

 

 

16 août 2005 : Aujourd'hui, en compagnie de Christophe, j'ai remis la web cam en marche. Je vais donc tenter à nouveau de vous faire vivre dans la rubrique "WebCam" la progression de la lumière et l'évolution météo. 

 

 

 

12 août 2005 : Aujourd'hui encore le soleil est absent.  Cependant, maintenant qu'il y a plus de lumière nous avons l'autorisation du Chef de Mission d'aller  faire nos manips, seuls. 

  

Cela tombe bien car je dois contrôler un des ordinateurs cantonnés dans l'igloo, qui ne répond pas. Diagnostic : le disque dur est mort. Heureusement pour moi, j'avais fait une sauvegarde hier. Je n'ai donc perdu qu'une journée de données pendant laquelle, en outre, le temps était mauvais, brumeux et venteux. Pas de regrets ! Par contre, petit problème, nous avons épuisé notre stock de disques durs. Je vais devoir sacrifier un ordinateur installé au pied du mât pour en récupérer un. 

 Emanuele décide de m'accompagner. Un crochet par son laboratoire pour aller mettre en place une sonde destinée à mesurer le taux d'humidité et nous voilà devant le mât. Au final, je décide de récupérer deux ordinateurs. On ne sait jamais ce que l'avenir me réserve.
                        

 

 
La ballade ponctuée, en définitive, d'un majestueux coucher de soleil, fut tout à fait sympathique. De retour à la base, j'ai pu, sans problème, réparer  le matériel défectueux et remettre en route l'observation.  
                

 

 

 

10 août 2005

le 10 août 2005 à 12 h 00

Le soleil nous a boudé. Aujourd'hui, date théorique du retour de notre astre bien-aimé, la météo est mauvaise : ciel opaque. Pas de chance ! Plus on s'approche du passage du méridien et plus la ligne d'horizon se bouche.   

De guerre lasse, j'abandonne mon observation du ciel maussade et je me plonge dans la lecture, ou plutôt la relecture, d'un des magazines, plus vraiment d'actualité, mis à disposition sur une table du séjour. Je tombe par hasard sur un article au sujet du Raid Vittel, une course féminine en VTT. Intéressé, je cherche à connaître la date de l'évènement et là, stupeur ! date de parution du journal : du 4 au 9 novembre 2007 ! Pas de panique ! Où sommes-nous ?  Sur quelle planète ? En quelle année ? Et le soleil qui ne se montre pas ! Nous nous sommes peut-être endormis pendant plusieurs années, nous avons perdu toute notion du temps et nous sommes ici oubliés du reste du monde ? Quelle imagination ! Vérification faite, il s'agissait d'une innocente faute de frappe qui nous a fait ainsi bondir dans le temps.

L'heure est grave pour tous les amateurs de café dont je fais partie : nous n'avons plus qu'un seul bocal pour la cafetière. Pourtant tout était prévu (il y en avait au moins quatre au départ), sauf notre maladresse. J'en ai moi-même fait preuve en cassant un des précieux récipients au sortir du lave-vaisselle. Jean-Louis a pris les mesures qui s'imposaient. Désormais la procédure d'utilisation de la cafetière est modifiée. C'est Jean-Louis qui fait le café, puis il verse le liquide dans un pot en inox et enfin, il lave et RANGE celui en verre. Espérons que ces nouvelles directives nous permettront de tenir jusqu'à l'arrivée du premier avion. Nous lançons donc un appel pour demander des récipients de rechange. 

 

 

 


7 août 2005
: Depuis une semaine les pronostics sur la date exacte de la réapparition du soleil vont bon train. "C'est sûr, ce sera la 4, mais non, le 8, et bien moi, je dis le 9". Mais chaque fois, c'est une nouvelle déception. Malgré tout, derrière nos fenêtres, nous avons pu en profiter pour admirer les lueurs lumineuses rasant l'horizon et figer, avec nos appareils photo, ces instants tant attendus par tous.

 

 

 

 



6 août 2005
: Il y a peu, je vous ai parlé du traitement des eaux grises pratiqué à Concordia sous le contrôle de Claire. Je n'ai pas mentionné que le résidu de cette opération se présentait sous forme de boues qui sont directement rejetées et stockées dans un grand carton comme on le voit sur la photo. Plus tard, lorsque l'été reviendra ces boues seront acheminées vers Dumont d'Urville pour être déversées dans la mer.

 

 

 

Si j’ai quelques difficultés à vous donner des nouvelles actuellement, ce n’est pas à cause de la messagerie qui fonctionne mal, ni à cause d’éventuelles vacances que je me serais octroyées mais plutôt parce que j’ai de plus en plus de mal à gérer mon temps. L’absence de soleil pour rythmer nos journées et la fatigue physique accumulée y sont pour beaucoup.

 

 

 

29 juillet 2005 :  Notre Chef, Jean-Louis, va fêter son demi-siècle à Concordia. Cinquante ans ! pas de doute, c’est une date qui mérite d’être dignement célébrée. Depuis plusieurs jours, il s’affaire en cachette dans sa cuisine à la préparation de multiples plats raffinés pour l’occasion. Ce qu’il ignore c’est qu’un groupe de volontaires talentueux, dans le plus grand secret, a également élaboré un menu de fête. L’anniversaire de Jean-Louis va donc durer deux jours. Comme j’étais de service, j’ai pu voir de près comment un chef travaille dans ces circonstances. Il avait l'oeil sur tout pour éviter la moindre fausse note. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

28 juillet 2005 :  La chargeuse, le véhicule qui nous sert à récupérer de la neige pour le fondoir est défaillante. Diagnostic : fuite d’huile. Il faut juguler l’hémorragie. Jean et Christophe ont uni leurs efforts pour procéder au changement du filtre responsable du problème.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



27 juillet 2005
 : Régulièrement, après les réglages fins de la station de retraitement des eaux grises, Claire enfile ses gants de laboratoire pour pratiquer différentes analyses sur l’eau obtenue dans le but de déceler une éventuelle anomalie. Puis elle affiche les résultats dans le séjour pour nous tenir informés du résultat de ses investigations

 

 

 

 

23 juillet 2005 : Depuis quelques temps, suite aux résultats obtenus par les observations faites à Dôme C, une question se pose : quelle serait la qualité des images obtenues à l’aide d’un télescope dont la hauteur serait proche d’un bâtiment de Concordia. Une partie de la réponse a déjà été donnée par les ballons mais l’idéal serait d’installer un télescope sur le toit de Concordia pour pouvoir profiter au maximum de la grande nuit polaire. Le projet est envisagé pour l’an prochain mais l’envie d’avancer me taraude, pourquoi attendre aussi longtemps ? La tâche s’avère difficile. Il faut transporter un pied en bois qui pèse plus de 50 kg sans aucun moyen de locomotion, ensuite, le télescope avec tous ses accessoires. Il faut hisser l’ensemble sur le toit du bâtiment calme. Puis une semaine de travail harassant pour Stéphane sera nécessaire pour mettre en place une plate-forme afin de supporter le pied du télescope. Tout cela s’effectuant, bien sûr, par une température oscillant autour de – 70°C accompagnée d’un vent qui, sur le toit, se fait bien sentir. J’ai finalement obtenu l’accord du Chef de mission et le chantier a démarré

 

 

 

24 juillet 2005 : Les amateurs de jeux de boules n’ont pas résisté et ont défié la nature hostile pour pratiquer leur sport favori en plein air.








 

Nos deux chers collègues italiens ont rejoint l’équipe habituelle pour cette partie nocturne sous les projecteurs et sous les yeux des supporters bien à l’abri derrière les fenêtres calfeutrées.

 

 

 

21 juillet 2005 : Comme chaque jeudi (et chaque lundi), lorsque la météo le permet, je procède à un lâcher de ballon équipé d’une radiosonde météo et d’un système embarqué pour quantifier la qualité astronomique du site. Cette opération pour laquelle il faut impérativement être deux, n’est pas des plus facile à réaliser. Le ballon et la sonde sont reliés par une corde de 50 mètres et il faut que les deux extrémités soient maintenues éloignées. Parfois, le ballon, fragilisé par le froid, laisse échapper l’hélium, sans que nous ayons eu le temps de nous écarter suffisamment l’un de l’autre, comme c’est le cas sur cette photo.

Dans la base le bruit court que les premières radiographies ont été réalisées sur quelques volontaires par Roberto avec l’assistance de Guillaume pour le développement. Mais il paraît que le dernier volontaire n’était pas trop sérieux et qu’il avait scotché derrière son dos écrous et rondelles. Roberto qui pratiquait une radiographie de l’abdomen n’y a pas prêté attention et a eu un bref moment de stupeur en découvrant toute la visserie sur le cliché. Aujourd’hui nous savons donc que l’appareil de radiologie fonctionne parfaitement.

 

 

 

20 juillet 2005 :      De plus en plus, la lumière du soleil teinte l'horizon de couleurs délicates. 











Dès le lever, notre première préoccupation est de vérifier les progrès de la luminosité. Le seul fait de pouvoir cheminer sans avoir besoin de lampes pour éclairer la route, et nous sommes déjà tout revigorés. Les activités à l'extérieur commencent à s'intensifier et comme l'hirondelle qui annonce le printemps, Jean se battant avec les congères sur son Caterpillar annonce le retour de la lumière.

    

 

 

15 juillet 2005 : Un télescope qui n’est pas fait pour le grand froid et qui fonctionne pendant des mois dans des conditions extrêmes mérite un entretien. Avec Jean et Christophe, nous l’avons transporté jusqu’à la station pour qu’il subisse une opération de collimation, réglage de l'alignement des miroirs internes. En général, cette opération se fait directement en pointant sur une étoile mais je me vois mal en train de manipuler des vis de quelques centimètres par – 70°C, dans le noir. Heureusement, je possède dans ma caisse magique une étoile artificielle mais pour que le réglage soit valable, il faut que la distance entre elle et le télescope soit suffisamment importante. Comment trouver une telle ligne droite dans une construction cylindrique comme Concordia ? En cherchant bien, j’ai fini par découvrir 18 mètres entre les douches, le couloir et l’entrée de l’hôpital et j’ai pu réaliser mon réglage sous le regard curieux de mes collègues.

 

 

 

11 juillet 2005 :


Et un de plus ! Guillaume fête aujourd’hui son anniversaire. Comme le veut la tradition, le repas et le gâteau étaient succulents. Le cadeau n’a pas été choisi au hasard : une belle paire de charentaises que Guillaume enfilera à la place de ses bottes qui font beaucoup trop de bruit dans l’escalier métallique lorsqu’il revient de ses sorties "lâchers de ballons".

 

 

 

10 juillet 2005 : Nous avons dévoilé notre quotidien sur l’antenne d’Europe 1. Concordia a été en liaison directe avec Marc Menant pendant 2 heures. 

   

Les questions étaient variées : "Pouvez-vous nous situer le Dôme C et nous dire comment on arrive à Concordia ? Claire, comment est votre chambre, la décoration...? Karim, est-t-il vrai que votre femme a appris par la presse votre désir d'hiverner ? Stéphane, est-ce qu'il y a de l'entraide à Concordia ? Jean, quelle est votre fonction exacte ? Jean, n'est-il pas difficile, dans ces conditions, de ne pas avoir suffisamment d'activité ? Guillaume, vous êtes scientifique, racontez-nous ce que vous faites"... Et c’est avec plaisir qu'installés autour d'un téléphone,  nous avons pu faire partager un peu de notre vie. 

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