Départ de Christchurch
Ce voyage n'est pas fait pour
les gens exaspérés parce que
le bus a 3 minutes de retard, que le train se fait attendre ou que le
vol est annulé. Nerveux s'abstenir...
Dans la base américaine de Christchurch où nous attendons la fenêtre météo favorable qui autorisera notre vol, est organisé un briefing où seront détaillés les dangers de ces lieux extrêmes, les risques dus au froid et les modes de vie à adopter ici (économie d'énergie, d'eau, préservation de l'environnement...), puis nous aurons droit à la diffusion d'un reportage sur l'Antarctique et le traité antarctique.
Chaque année,
l'organisation italienne prévoit 5 vols de Christchurch (Nouvelle-Zélande) à Terra
Nova Bay, base italienne en Antarctique, à l'aide d'un avion de transport C-130
Hercules. Sur ces vols, un certain nombre de places est réservé
aux occupants de la base scientifique du Dôme C (Concordia). On y trouve
généralement les monteurs de la base qui sera achevée en 2005,
des techniciens de l'IPEV ainsi que quelques scientifiques et techniciens d'EPICA
dont le nombre varie suivant
l'importance des programmes en cours. Quelques heures après le départ de
Christchurch, nous commençons à apercevoir le pack (champs de glace dérivants) et
enfin, après 7 longues heures de vol, l'appareil se pose sur une piste de mer
glacée de plus de 2 m d'épaisseur à Terra Nova.
L'accueil est généralement spectaculaire.
Une quinzaine de personnes, parfaitement organisées, assure le bon déroulement
des différentes étapes
d'atterrissage de l'appareil et, une fois ce dernier immobilisé, c'est la
ruée vers lui en voitures et avec tous les moyens de transport nécessaires au
déchargement. A cet instant, les clameurs et les cris de joie étouffent le
bruit des réacteurs, c'est le bonheur des retrouvailles.
Si le temps
est favorable, le vol suivant vers le Dôme C est déjà programmé. Nous avons juste le temps de
visiter la base, prendre un café, nous restaurer, puis c'est le retour sur
la piste où nous attend un Twin Otter de 8 places. La
priorité est donnée au chargement (fruits et légumes frais, maintenus
à une température clémente pour éviter qu'ils ne gèlent, l'appareil n'étant
pas chauffé)
et l'espace restant est pour les passagers. J'ai du mal à décrire l'exiguïté
du siège. Quand on s'installe, on pense, en toute bonne foi, occuper juste sa place et
il nous faut quelques instants pour réaliser qu'en fait on s'est étalé sur
deux précieux emplacements.