Ribes et al. (1987) estiment à 1" la précision des mesures
faites au micromètre, étant données les caractéristiques de
l'instrument utilisé. Les aberrations de sphéricité et chromatiques sont
supposées inférieures à 1", Ribes et al. (1987) rappelant la
bonne qualité de l'optique du XVII siècle. D'autres auteurs
(O'Dell et van Helden 1987, Brooks 1988) suggèrent cependant une
sous-estimation de l'erreur. O'Dell et van Helden (1987) se basent sur des
comparaisons entre les mesures du diamètre de Jupiter faites par
Picard avec le micromètre et les valeurs actuelles. Ces auteurs pensent que
Picard a mesuré le diamètre polaire de Jupiter.
Comparant ses mesures aux valeurs actuelles, ils trouvent un excès
de 4,3" dans les données de Picard et en déduisent que les mesures
du diamètre solaire
doivent être affectées du même décalage. Brooks, quant à
lui, pense que ces techniques étant relativement nouvelles à l'époque,
leurs sources d'incertitude étaient mésestimées par les observateurs
et les problèmes techniques sous-évalués. De plus, il met en avant
les problèmes liés à la calibration de l'instrument qui engendrent
des erreurs de parallaxes, mais il ne donne aucune estimation de l'erreur
supposant seulement qu'elle est largement supérieure à 1".
Ribes J.C. et al. (1987), en réponse à l'article de
O'Dell et van Helden, considèrent que Picard a probablement mesuré
le diamètre équatorial et estiment que ses mesures sont alors en bon accord
avec les mesures actuelles du diamètre juvien équatorial excepté lorsque
les mesures de Picard sont faites près de l'opposition. Dans ce cas-là,
il faut tenir compte de l'irradiation (voir plus loin).
Les mesures des temps de transit du Soleil de part et d'autre du méridien
sont plus affectées par les erreurs que les mesures effectuées au
micromètre. Bien que les pendules
étaient relativement précis (ils perdaient une seconde par jour),
leurs battements étaient séparés de 0,5 seconde. Cette
quantification du temps introduit de larges erreurs aléatoires dans
les mesures du diamètre. Le contact est en fait établi avec une
précision de l'ordre du quart de seconde pour un temps de transit
variant entre 110 et 150 secondes. L'incertitude résultante sur la
position des bords du disque solaire est donc de 3" à 4".
Malgré cet inconvénient, l'instrument méridien, qui permettait la
mesure de l'ascension droite des planètes et étoiles,
fut préféré au micromètre (Ribes et Nesme-Ribes 1993).
Une correction inhérante aux deux méthodes doit être appliquée
aux données : il s'agit de la correction d'irradiation traduisant
l'augmentation apparente du diamètre de l'objet observé lorsqu'il l'est
sur un fond sombre.
Cette correction fut introduite par Auwers (1891)
pour expliquer la différence systématique entre les mesures du
diamètre faites par la méthode
du temps de transit et celles effectuées avec un héliomètre. La valeur
de cette correction est traditionnellement prise égale à -1,55"
bien que Wittman (1977) suggère une valeur de -1,25" 0,3".
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