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Turbulence fluide

Écoulements compressibles

Chercheurs: T. Gomez, H. Politano, A. Pouquet Collaborations: M. Larchevêque (LMM, Paris 6) Moyens: NEC (IDRIS)Objectifs: Nature, dynamique et contre-partie spectrale des structures en écoulements supersoniques

La scintillation interstellaire due à la diffusion des ondes radio par les fluctuations de la densité électronique du milieu interstellaire ionisé mène à un spectre de type Kolmogorov, en $k^{-5/3}$, s'étendant des petites échelles ($<10^9$m) jusqu'à celles des nuages interstellaires de l'ordre du parsec ($\sim 10^{17}$m). Ce spectre, probablement d'origine turbulente, est surprenant puisque le milieu interstellaire est compressible et que la présence de chocs pourrait donner des spectres en $k^{-2}$ indiquant la signature de singularités. D'autre part, des simulations de turbulence compressible tridimensionnelle ont montré que la dynamique produit un spectre de Kolmogorov, y compris pour des nombres de Mach moyen d'ordre unité. Un autre point commun entre la turbulence compressible et incompressible est la présence de filaments de vorticité très intenses.

Nous nous intéressons donc à la signature spectrale de la dynamique des structures à petite échelle en turbulence compressible, afin de comprendre pourquoi les structures compressibles produisent un spectre identique à celui produit par les structures incompressibles alors que leur dynamique respective est a propri très différente. Une transformation spatio-temporelle, similaire à celle de Lundgren pour le cas incompressible, a été dérivée pour la turbulence compressible pour les gaz parfaits. Elle permet à partir d'écoulements 2D d'obtenir les spectres de puissance 3D des vitesses compressible et solénoïdale. Grâce à des simulations d'écoulements bidimensionnels, nous avons mis en évidence une zone inertielle à la Kolmogorov pour le spectre de la vitesse compressible, cette zone étant cependant moins étendue pour la vitesse incompressible (Gomez et al., 2001). À plus grands nombres de Reynolds, les effets des structures incompressibles à petite échelle intensifient les structures compressibles correspondantes, et le rapport entre les densités maximales et minimales augmente. Les spectres d'énergie tridimensionnels montrent alors clairement une pente spectrale en $-5/3$. Ainsi, une turbulence à des nombres de Mach intermédiaires, entre le subsonique et le supersonique, produirait de tels spectres à condition qu'ils soient dominés par la contribution des filaments de vorticité et des fluctuations compressibles à leur voisinage.

Perspectives

Mieux comprendre comment les chocs sont pilotés par les tourbillons conduit à s'intéresser aux interactions locales entre la spirale de vorticité et les chocs. Cette étude, à la fois numérique et analytique, sera menée pour des géométries particulières. D'autre part, les fortes différences entre les spectres de vitesse et d'énergie montrent l'importance de la densité et des variables thermodynamiques dans la dynamique globale du fluide. Nous nous efforcerons de déterminer cette importance ainsi que l'influence relative des nombres de Reynolds et de Mach sur l'étendue des zones inertielles obtenues.

Écoulements hélicitaires

Chercheurs: T. Gomez, H. Politano, A. Pouquet Collaborations: Objectifs: Une nouvelle loi exacte en turbulence

Nous avons dérivé une loi d'échelle analogue à la loi dite des "4/5" de Kolmogorov, dans le cas des écoulements incompressibles, homogènes et isotropes hélicitaires. Cette nouvelle loi exacte, utilisant la conservation de l'hélicité (produit scalaire de la vitesse et de la vorticité) est écrite en termes de fonctions de structure croisées d'ordre trois qui combinent les incréments de toutes les composantes des champs de vitesse et de vorticité. Cette loi permet de définir une échelle dynamique de référence pour analyser le caractère intermittent et les propriétés statistiques des écoulements turbulents en fonction de l'intensité de l'hélicité qui joue un rôle dynamique en atténuant la dépendance temporelle des écoulements.

Perspectives

L'influence, encore mal connue, de l'hélicité sur les écoulements turbulents suppose la réalisation de simulations numériques tridimensionnelles à haut nombre de Reynolds. Nous nous intéressons d'autant plus à ces écoulements que des expériences de dynamo en laboratoire les utilisent (voir notre projet sur la dynamo de type Ponomarenko).


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Yannick Ponty 2002-10-09