En 1979, Sofia et al. définissent un rapport permettant d'estimer les
variations relatives de la constante solaire
() et du rayon (
) :
En 1984, Fröhlich et Eddy déterminent la valeur de à partir de
l'irradiance observée et du
rayon apparent mesuré
Leur étude mène à
avec un intervalle de confiance de 95 %. La valeur
observée
de
est un paramètre important permettant de tester les modèles
de l'intérieur du Soleil. Le calcul théorique de
est en revanche
difficile car la relation entre
et
dépend du mécanisme physique qui les lie.
Un changement concommittant du rayon et de la luminosité pourrait être
induit par une variation dans l'efficacité de la convection, provoquée
par l'inhibition magnétique du transport convectif de chaleur.
En se basant sur de tels modèles, la théorie prédit une valeur
de
largement inférieure à celle déduite des observations.
Par exemple, Gough (1981) donne une valeur maximale de
de 5.
.
Mais il montre aussi que la valeur de
peut augmenter avec la
profondeur. La valeur importante trouvée par Fröhlich et Eddy
indiquerait alors que les perturbations liées aux fluctuations du
rayon et de la luminosité se trouveraient plus profond dans la zone
de convection, peut-être à la limite entre zone convective et
radiative, là où, on l'a vu, se situerait la dynamo solaire.
Spruit (1982) donne quant à lui une valeur de
de l'ordre de 2.10
.
Une étude simultanée de et de
permettrait de
voir si ces deux paramètres sont réellement liés et, s'ils le sont,
d'élucider les mécanismes responsables de leur variation commune.
Ceci pourra être fait à partir d'instruments tels LOI ou MDI (Luminosity
Oscillation Imager et Michelson Doppler Imager)
embarqués à bord du satellite SOHO.
D'autres études des relations existant entre des paramètres globaux du
Soleil et le rayon ont été faites. Delache et al. (1988) trouvent des
périodicités à 320 jours et 1000 jours dans les mesures de l'irradiance
totale (observée par ACRIM sur le satellite SMM). Ces oscillations sont de
plus en phase avec celles correspondantes du diamètre apparent observé par
F. Laclare à l'astrolabe du CERGA. En 1993, Delache et al. présentent
une analyse de la corrélation temporelle entre les mesures du rayon
(observé à l'astrolabe du CERGA), les données sur le flux de neutrino et
celles sur le décalage des fréquences acoustiques.
Ils trouvent une anticorrélation significative des deux premières
quantités avec la dernière. Des variations sont détectées pour des
périodes de l'ordre du cycle de 11 ans et plus courtes. Ils suggèrent que
les variations du flux de neutrino pourraient correspondre à de petites
variations dans la génération de l'énergie dans le noyau. Pour des
périodes de l'ordre du mois et plus longues, il est possible de supposer que
le Soleil est dans un équilibre quasi-hydrostatique. Ils en déduisent donc
que les variations dans la génération de l'énergie impliquent des
variations dans le rayon (avec une phase identique).
Ces dernières induisent des changements dans les
tailles des cavités résonnantes dans lesquelles les modes acoustiques sont
piégés impliquant une diminution dans le décalage en fréquence.
Les variations du rayon constituent
donc un sujet encore très controversé : les
différentes mesures ne donnent pas les mêmes résultats mais les
théories, bien que leurs prédictions dépendent du modèle utilisé et du
phénomène mis en jeu pour expliquer les variations, s'accordent à dire
qu'une modification observée (tendance séculaire et/ou variations
pério-diques) du rayon serait de la première importance et
remettrait en cause certaines parties de la théorie de la physique solaire.
Le nombre de taches sur le Soleil, est quant à lui un indice beaucoup plus
fiable (les taches sont bien visibles) et a été mesuré depuis très
longtemps. La variation à 11 ans de ce nombre impose des contraintes
à la théorie : il faut en effet expliquer l'apparente différence
entre les cycles eux-mêmes, leur dyssimétrie, etc. Il faudrait aussi
pouvoir prédire les prochains cycles, et jusqu'à présent, malgré de
nombreuses tentatives, les essais furent infructueux. Ces ``échecs'' montrent
que même un nombre de taches bien mesuré et observé de façon
quotidienne peut avoir une évolution en apparence simple mais
intrinsèquement complexe voire impossible à modéliser.
Ce nombre de taches est le sujet du prochain chapitre.
vig@