Des variations même très faibles du diamètre
seraient d'un grand intérêt
astrophysique puisque les théories les plus simples de structure stellaire
ne prédisent aucune variation mesurable. Avec les limitations de
modèles qui ne prennent pas en compte la rotation, le champ magnétique
ou l'asphéricité, le seul changement attendu dans le diamètre du
Soleil est
celui prévu par l'évolution de l'étoile,
c'est-à-dire de 2,9 cm par an étant donné son âge, sa composition
et sa masse (Iben 1967). Ainsi, depuis la formation du
Soleil, le rayon aurait augmenté de 0,88 à sa valeur actuelle
alors que la luminosité serait passée de 0,72
à sa valeur
actuelle. Lors de cette évolution, la température effective n'aurait
varié que de 95 K environ, contribuant peu à l'évolution de la
luminosité. Luminosité et rayon sont donc intimement liés tout au
moins par la théorie. Ainsi, puisque
les mesures de l'irradiance solaire montrent une variation de l'ordre de 0,1 %sur le cycle solaire, le rayon mesuré devrait lui aussi varier.
Cependant, sa variation n'est détectable que si elle
est de 5 à 6 ordres de magnitude supérieurs aux 2,9 cm par ans
prédits par la théorie. Une
telle variation relèverait par conséquent d'un processus
différent de celui de l'évolution nucléaire. Les processus susceptibles
d'impliquer une variation observable du diamètre sont en fait nombreux
et leur importance relative est controversée.
Spruit (1994), dans un article de revue sur la théorie des variations du rayon et de la luminosité, donne quelques ordres de grandeur de la variation relative du rayon associée à différents mécanismes :
Dearborn et Blake (1980) estiment que l'adaptation du rayon
à une expansion ou contraction de la zone convective (s'ajustant ainsi
à un
équilibre thermique) ne devrait avoir lieu qu'après 10 ans.
L'ajustement du rayon à des variations de luminosité se ferait en revanche
plus vite
dans la zone de superadiabaticité : il y serait alors possible de
détecter des variations du rayon. L'amplitude de ces variations est
fonction de la profondeur de la zone superadiabatique (qui est de l'ordre de
1000 km) et dépend donc du modèle.
Thomas (1979) prédit qu'un refroidissement de l'enveloppe solaire pourrait
correspondre à une expansion radiale du Soleil sans contrepartie sur la
luminosité, la relation étant : .
La valeur de
étant de 6000 K environ, une diminution de 1 K serait lié à un
changement du rayon de l'ordre de
.10
. L'expansion
de l'enveloppe serait une conséquence de la poussée magnétique : il
montre que pour un flux fixé, la variation relative du rayon est
proportionnelle à la force du champ magnétique (la
masse dans les tubes de flux serait plus faible en l'absence de champ
magnétique).
Récemment, Kleeorin et al. (1996) montrent qu'en l'absence de
développement d'une turbulence magnétohydrodynamique, l'amplification du
champ magnétique résulte en une augmentation du rayon et réciproquement.
Par conséquent, en période de forte activité le rayon solaire diminue.
Ils estiment l'ordre de grandeur de ces variations à .10
sur 11 ans.
À partir de résultats donnés par Gavryusev et
al. (1994) ils évaluent la valeur expérimentale (déduite des
observations de F. Laclare) à 6,6.10
, en bon accord avec leur valeur
théorique.
vig@