1.4.1 De la divinité Soleil ...
1.4.3 Mesure de la constante solaire
Chapitre 1
En 1610, Galilée
muni d'une lunette
découvre les
taches solaires. Il pense que ces taches sont parties intégrantes
du Soleil alors que ses adversaires les attribuent à de petites
planètes nouvelles. Ces derniers ne supportent pas en effet,
dans le cadre des préjugés anciens sur la perfection du Soleil,
que celui-ci soit terni par des taches. Une fois le fait bien
établi, l'ombre et la pénombre qui entourent les taches ainsi que leur
origine et leur nature soulèvent un vif débat. Qu'elles soient
attribuées à un nuage de condensation (penchant de
Galilée) ou à une scorie, le scientifique de l'époque cherche à
expliquer les faits solaires par des phénomènes terrestre bien connus.
Mais l'enthousiasme initial pour l'observation solaire,
qui suivit l'introduction de la lunette astronomique, décline
rapidement. Les découvertes faites pendant cette époque incluent
l'observation des taches, des facules et de la rotation solaire. Le manque
de progrès peut être en partie attribué à une certaine disparition
des taches durant cette période, alors qu'elles constituaient l'un des
premiers centres d'intérêt du Soleil et qu'elles seront par ailleurs
responsables de la résurgence d'intérêt à
la fin du XVIII siècle.
En 1774, Alexander Wilson,
professeur à l'université de Glasgow, publie
quelques observations qui tendent à montrer que les taches ne sont ni des
nuages flottant au-dessus de la surface solaire, ni des couches d'accumulation
de poussières, ni des volcans, mais en fait des dépressions au-dessous
du niveau normal de la surface. Il obtient ces résultats à partir de
l'étude du changement apparent dans la forme d'une tache alors
qu'elle traverse le disque solaire.
Cet effet est contredit par l'école française en la personne de
Lalande qui continue de soutenir que les taches représentent des
montagnes transperçant la surface liquide du Soleil. Son
idée est d'ailleurs reprise en Angleterre par
Herschel
(en 1795)
et développée en une description générale de la constitution du Soleil.
Herschel pense que la surface lumineuse du Soleil
est la partie supérieure
d'une couche de nuages brillants. Les taches sont alors des régions
où les nuages ont été temporairement dispersés par des courants
atmosphériques et au travers desquelles on voit la surface solide
du Soleil. En fait, c'est un peu plus compliqué puisqu'il faut
expliquer la zone de pénombre : il y aurait donc deux couches qui seraient
perçées, la couche supérieure l'étant un peu plus que la seconde
fait de l'ombre sur cette dernière. Herschel spécule aussi
sur le fait que l'intérieur du Soleil peut être habité
si l'on suppose que le cur
solide est protégé de l'enveloppe
lumineuse par une couche nuageuse. Cette idée est désapprouvée en
général mais sa vision de la constitution du Soleil est
acceptée jusqu'au milieu du XIX
siècle.
L'apparente similarité entre l'atmosphère terrestre et solaire conduit donc à faire une analogie entre météorologie solaire et terrestre. Dans cette optique, les taches sont comparées à des cyclones. Cette idée perdure pendant encore un siècle.
Entre 1853 et 1861, Carrington décèle une irrégularité dans la rotation solaire entre les pôles et l'équateur : le Soleil n'est plus dès lors un corps rigide.
Dès les premières observations, il avait été constaté que
le nombre de taches varie
dans le temps mais il faut attendre le milieu du
XIX siècle
pour qu'une étude à long terme de leur nombre soit engagée.
Schwabe, astronome amateur à Dessau, annonce en 1840
le résultat de ses 17 années d'observation. Alors qu'il est
communément admis que le nombre de taches varie de façon aléatoire,
Schwabe montre que le nombre de taches visibles sur le disque
augmente puis diminue avec un cycle de 10 ans environ.
Il publie ses résultats dans
Astronische Nachrichten et Humboldt impressionné par ces résultats
les inclue
dans son livre ``Kosmo'', qui parait en 1851. Cet ouvrage est largement
répandu et très lu, et le concept de ``cycle des taches'' se
diffuse rapidement.
En 1851, Lamont, de l'université de Munich, publie une analyse des observations du champ magnétique terrestre. Celles-ci ont été faites en Allemagne durant les 15 années précédentes. Ses analyses montrent l'existence d'une périodicité de 10 ans un tiers qu'il ne relie pas au cycle de taches déterminé par Schwabe. En 1852, Sir Edward Sabine trouve, dans l'occurence des orages magnétiques, une variabilité en amplitude et en fréquence de période de 10 ans environ. Il fait le rapprochement entre sa découverte et le cycle des taches, impliquant la similarité de leur périodicité à une coïncidence ou à un effet relevant d'une cause commune. A la fin de cette même année, ces résultats sont confirmés indépendemment par Wolf et Gautier. Ces publications marquent le début de la recherche sur les relations Soleil-Terre.
Au milieu du XIX siècle,
l'assombrissement centre-bord du disque
solaire est un phénomène connu mais controversé. La
controverse prend fin lorsque
Fizeau et
Foucault
en 1845
produisent la première photographie du Soleil. L'assombrissement
y est clairement visible ainsi d'ailleurs que l'ombre et la
pénombre de quelques taches présentes.
En 1857, de la Rue
organise à Kew, en Angleterre, un appareil permanent
appelé photohéliographe pour la photographie journalière
du Soleil et le relevé précis des taches.
Son
uvre est reprise en 1872
et continuée à l'observatoire de Greenwich qui s'adjoint
quelques autres observatoire dotés des mêmes instruments
afin d'avoir le plus possible une fenêtre d'observations continue.
La série prend fin en 1976.
Vigouroux Anne